lundi 4 novembre 2013

Présentation

Le terrorisme est aujourd’hui un fléau planétaire.

 Or, il y a cinquante ans, la société intellectuelle française fut considérablement agitée par des débats passionnés sur ce point, à l’occasion de la Guerre d’Algérie. Deux des plus grands philosophes français s’y sont affrontés : Camus qui rejetait le terrorisme avec horreur et Sartre qui l’a appuyé, au nom de la révolution et au titre de l’écrivain « engagé » qu’il voulait être.

Aujourd’hui, à la lumière des conflits récents, l’Occident se voit confronté à de nouvelles menaces totalitaires. Il est important dès lors, de réexaminer les débats de ce temps en fonction des problèmes actuels.

Camus apparaît comme celui qui, longtemps avant les autres, avait prophétisé la venue de ce mal incompris, sous-estimé ou souhaité par certains. Nous ne sommes pas encore entrés dans le choc des civilisations. Camus, si nous savons le lire, nous évitera peut-être d’avoir à affronter cette épreuve. Le philosophe qui recommandait de ne jamais consentir au meurtre, celui qui exaltait la pensée de Midi et la mesure grecque, a beaucoup à nous apprendre.

Jean Monneret, historien de la Guerre d’Algérie et lecteur passionné et original de l’œuvre de Camus, nous plonge dans les affrontements et les contestations de l’époque en en dégageant les leçons pour le temps présent.

Quelques mots en vidéo : 



Terrorisme d'Etat et terrorisme révolutionnaire ont un point commun, dans l'esprit de Camus. Il s'agit de deux manifestations d'un même fléau, lequel repose sur l'intimidation des populations : il faut faire peur, pour contraindre les peuples à accepter ce qu'ils rejettent.


Pendant la guerre d'Algérie, Camus s'est toujours refusé à cautionner l'aide au FLN. En effet, il rejetait les moyens qu'utilisait cette organisation et tout particulièrement ses violences aveugles.
L'attitude de Camus était exactement conforme à celle qu'il avait eu à propos du totalitarisme soviétique ; elle s'inspirait de principes rigoureusement identiques, nés de conception exigeante qu'il avait de la justice. Ce point est parfois mal saisi par l'opinion intellectuelle en général. Nombre de gens font l'éloge de l'auteur de La peste pour son opposition au totalitarisme, tant sous l'occupation qu'ultérieurement sous la menace communiste. En revanche, son refus de soutenir le FLN est mal compris.

Or, là aussi, Camus fut un précurseur. Il avait saisi que les méthodes terroristes portent en elles l'oppression des peuples, quel que soit le but qu'elles prétendent servir. Dans les deux cas, la position du prix Nobel découlait très logiquement de son analyse historique et philosophique de la violence. Camus, en effet, avait opéré des choix entièrement différents de ceux de Sartre. Il s'était refusé à soutenir l'action de ceux qui, au nom de leurs revendications indépendantistes, s'attribuaient le droit de tuer des civils européens, et ce même lorsque les victimes n'avaient aucune responsabilité politique, administrative ou autre, dans les injustices dont souffrait telle ou telle fraction de la population musulmane.
Car ceux qui ont choisi à cette époque d'aider le FLN, ont par là-même choisi délibérément d'ignorer ce que fut la stratégie de cette organisation nationaliste et indépendantiste.

Telle ne fut jamais l'attitude de Camus qui se refusa toujours à soutenir cette revendication et cette organisation.

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