mardi 29 octobre 2013

Sartre contre Camus

Ci-dessous la première page du troisième chapitre du livre Camus et le terrorisme.


          La sortie de l’Homme Révolté en 1951 fut l’occasion d’une rupture entre Sartre et Camus. Beaucoup de choses ont été écrites sur les rapports de ces deux écrivains et sur la polémique qui les a opposés. Michel Onfray, dans un livre récent, a fortement contribué à rafraîchir les mémoires et à éclaircir l’Histoire sur ce point. Nous le citerons donc à l’occasion.          
          La position de Sartre était voisine de celle du marquis rouge. Ce dernier, comme Merleau-Ponty[1] reprochait à Camus de ne pas choisir entre le mouvement prolétarien et le libéralisme capitaliste, voire de les renvoyer dos à dos. En fait, Camus critiquait les deux systèmes mais sans les mettre sur le même plan, car il appréciait les libertés individuelles dont les citoyens pouvaient disposer, dans les pays occidentaux. Il a donc, par la force des choses, stigmatisé plus durement l’URSS, régime totalitaire, même si sa critique de l’adversaire « libéral » capitaliste ne fut pas tendre.
          Il est devenu clair aujourd’hui que Sartre s’est lourdement trompé en faisant le choix, tout opposé, d’être le « compagnon de route » des communistes puis de leur avatar maoïste. La leçon est fort utile en notre temps de violence renouvelée où un surcroît de menaces totalitaires et planétaires se profile. Les enseignements de La Peste et de l’Homme Révolté sont donc plus actuels que jamais.




[1] Maurice Merleau-Ponty (1908-1961). Philosophe qui défendait la notion d’une violence progressiste s’opposant à une violence rétrograde, notamment dans Humanisme et Terreur.

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