mardi 29 octobre 2013

La maturation d’une pensée : la Résistance, la Guerre

Ci-dessous, la première page du deuxième chapitre du livre Camus et le terrorisme.

« La haine est en elle-même un mensonge ».  Albert Camus

          A la page 359 de son livre, Olivier Todd écrit que bien des hommes sortirent de la Résistance avec de « magnifiques, simplistes et dangereuses illusions révolutionnaires sur l’organisation de la société nationale et internationale ». Pour Camus, au contraire, rien n’était plus dangereux et mortifère que les illusions politiques.
          
          Tout avait commencé en 1942. En proie à la tuberculose, le jeune écrivain accompagné de sa seconde femme, Francine Faure vint se soigner en France[1]. Ils se rendirent au Chambon-sur-Lignon. De là, Albert devait se rendre tous les quinze jours à Saint-Etienne pour son traitement. Son épouse dut le quitter à la rentrée scolaire, car, son métier d’enseignante lui imposait de retourner à Oran.

          Lorsqu’en novembre 1942, la zone libre fut envahie par les Allemands, Camus ne put que constater qu’il était coupé de l’Algérie et donc de Francine. Il écrivit alors dans son journal : « comme des rats. »[2] Une nouvelle phase de la Guerre Mondiale et de l’Occupation commençait.
          Le jeune Algérois allait y vivre une période aussi dangereuse qu’agitée. Toutefois, ce n’est qu’à Saint-Etienne puis à Lyon qu’il s’engagea dans l’activité antiallemande.



[1] Curiosité de l’Histoire, les Camus firent la connaissance de Louis Joxe sur le bateau. Le futur négociateur d’Evian avait travaillé au Ministère de l’Air sous Pierre Cot. Vingt ans plus tard, il fut à l’origine de bien d’autres traversées Sud-Nord.
[2] Les lecteurs de La Peste retrouveront dans cette situation celle de Bernard Rieux, le narrateur et celle de Raymond Rambert, le journaliste.